samedi 20 décembre 2008

Le "feuilleton" tragique qui tient la Floride en haleine

Au mois de juin, la petite Caylee Anthony disparaît de son domicile dans la banlieue d'Orlando.

Sa jeune mère Casey (elle était adolescente quand sa fille est née) pense qu'elle a été enlevée par la jeune femme qui gardait la fillette et qui a disparu le même jour, mais elle n'a signalé la disparition de sa fille qu'en juillet. Des avis de recherche sont immédiatement lancés, des affiches posées dans les magasins, la police enquête ferme. Les semaines, puis les mois passent. Caylee est introuvable. Mais la police trouve que le récit de la mère est boiteux, on lui reproche de ne pas avoir donné l'alerte immédiatement et elle est incarcérée. La Floride est divisée en deux camps: ceux qui pensent que la mère en sait plus qu'elle ne veut bien dire et ceux qui trouvent révoltant qu'on enferme une jeune femme sur la base de vagues présomptions.

L'actualité fait peu à peu place aux ouragans et aux inondations de cet été avec leur cortège de villes dévastées et de familles en larmes qui ont tout perdu. Puis c'est l'élection présidentielle qui occupe le devant de la scène. Mais il y a 2 semaines, l'affaire revient au premier plan des actualités locales: une chaîne de télévision a réussi à se procurer une vidéo d'une visite des parents de Casey à la prison. La détenue dit garder espoir que sa fille soit encore en vie, mais ne manifeste d'émotion que lorsqu'elle raconte les dures conditions de vie et la nourriture médiocre au centre de détention, demandant à ses parents de lui apporter des friandises et des cosmétiques. Des psychiatres sont interviewés: certains estiment que cette indifférence est suspecte, d'autres qu'il est normal, après des mois d'inquiétude et de chagrin, que Casey soir déprimée et repliée sur elle-même. Les juristes débattent ferme: est-il légitime d'emprisonner une femme simplement parce qu'on ne trouve pas d'indices et que son histoire présente de curieuses lacunes ?

La semaine dernière, l'affaire rebondit et fait la une de toutes les chaînes télévisées: on a retrouvé, à 600 mètres de la maison de la mère, des sacs poubelle contenant des ossements d'enfant. Appartiennent-ils à Caylee ou à un autre des dizaines d'enfants qui disparaissent chaque année aux USA? L'identification est difficile, car avec les inondations, le sac a pu dériver et a peut-être été découvert bien loin de l'endroit où il a été déposé. C'est l'analyse de l'ADN qui a finalement levé le mystère hier: il s'agit bien de la petite Caylee. Mais trop de temps a passé pour qu'on puisse déterminer d'emblée la cause du décès. Ce que les enquêteurs savent en revanche, grâce à l'analyse du disque dur de l'ordinateur de Casey, c'est que cette dernière a fait des recherches sur Internet à propos du chloroforme et de ses effets. Le dr. Garavaglia, médecin légiste célèbre pour la série documentaire dont elle a été le sujet (et qu'on a pu voir sur la chaîne Planète), tente maintenant sans grand espoir de trouver des traces de cette substances dans les restes de la fillette.

Les langues se délient: des voisins auraient entendus une dispute et des cris le jour de la disparition de Caylee. Faut-il prendre ces allégations au sérieux ou s'agit-il, comme cela arrive souvent, d'être pour quelques heures le centre de l'attention des médias et de passer à la télévision? Par ailleurs, des proches de la famille affirment que la grossesse n'était pas désirée et que ce sont ses parents qui ont poussé Cassie à garder l'enfant. Le mobile pourrait se trouver là: une mère trop jeune, un enfant non désiré qui l'empêche de vivre sa jeunesse, l'incapacité de faire face, la frustration aboutissant à la mise au point d'un meurtre maquillé en enlèvement... Mais il faut des preuves, un faisceau de présomptions suffisant pour convaincre un jury ou des aveux. Pour l'instant, il n'y a ni les unes ni les autres. Mais l'opinion publique a basculé et veut la peau de Casey. Et les journalistes qui ont tant fait mousser l'affaire et noirci Casey tentent maintenant de faire valoir qu'elle est présumée innocente jusqu'au procès... L'avocat de Casey, quant à lui affirme "vous ne connaissez pas la moitié de l'histoire; vous la découvrirez au procès".

Juridiquement, il existe trois voies possibles: l'une est que Casey sont acquittée faute de preuves, ce qui semble très improbable; la deuxième est qu'elle passe un accord avec la justice et plaide coupable, ne risquant ainsi "que" de passer sa vie en prison. La dernière est qu'elle n'avoue rien, mais qu'elle soit reconnue coupable par le tribunal et là, c'est la peine de mort qu'elle risque.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bon dimanche,Sonia et Alain,
Il a fait un froid de canard ici. Le thermomètre tournait autour des 0°C. L'histoire de la patite Casey est vraiment triste, mais malheureusement si courante. Trop
de liberté sexuelle et trop de publicité partout pour les joies du sexe? Supositions sans fin ...!
Nous vous souhaitons de joyeuses Fêtes. Santina et Arthur.